L’épidémie de choléra de 1854

Massacre d'habitants de Sarradeil victimes de la peur !

Chapelle Saint Barthélemy Larcat, Épidémie de choléra de 1854 en Ariège,
Chapelle Saint-Nicolas de Larcat témoin de l'épidémie de choléra en 1854

C'est à une balade du souvenir que nous vous convions. Découvrez la chapelle Saint Barthélémy et son chemin de croix situés au-dessus de Larcat, témoins d'un drame cause de la peur et de l'ignorance des hommes !

Arrivé au col Dolent, en vous dirigeant vers le Quié des Cabannes, vous emprunterez un beau chemin ombragé, qui n’est autre qu’un chemin de croix. Tout en marchant à l’ombre sur ce chemin de l’expiation, vous pourrez vous rappeler cette triste histoire …

De tous les départements français frappés par le choléra en 1854, l’Ariège fut celui où la mortalité par rapport à la population totale fut la plus élevée. Du 5 septembre au 31 octobre, près de 10 % de la population fut emportée par l’épidémie. Au début le nombre de décès resta modéré mais ensuite, du 16 septembre au 16 octobre, il ne fit qu’augmenter et ne descendit jamais. Ce n’est qu’après l’apparition de la neige sur les sommets le 10 octobre que l’épidémie régressera pour se terminer par une dernière victime le 31 octobre.

Ils croyaient avoir échappé au choléra

Lorsqu’ils arrivèrent en 1854 dans le village de Larcat(1) , ils croyaient avoir échappé au choléra qui ravageait la vallée du Siguer. Ils venaient du village de Sarradeil, un peu en amont de Siguer et n’étaient pas contaminés. Ils avaient gravi, avec femmes et enfants la montagne qui les séparaient de la vallée de l’Aston, ils étaient fourbus, surement affamés. Cette nuit-là ils ont dû s’endormir comme des masses, les enfants serrés contre leur mère, ils dormaient et ne se sont jamais réveillés…
Ils ont été massacrés par des villageois, des montagnards comme eux en qui ils avaient placé leur confiance. Ils sont morts de la peur, de l’ignorance, du rejet de l’étranger, ils ont été massacrés jusqu’au dernier pour conserver, du moins les assassins le croyaient ils, le village indemne de toute contagion. Mais le choléra, quelques semaines plus tard gravit la pente et massacra à son tour les habitants de Larcat qui perdit en moins de deux mois 115 habitants sur les 700 que comptait le village.

Une chapelle et un chemin de croix en signe d’expiation

Puis le froid et la neige vinrent cette année-là à fin Octobre et l’épidémie s’arrêta. Les survivants virent dans cette hécatombe une sorte de justice céleste pour les meurtres commis et ils décidèrent de remercier Dieu de les avoir épargnés et dressèrent sur le sommet qui domine le village, le Sarrat de Mietjoun, une chapelle dédiée à St Barthélémy qu’ils honorent depuis ce temps, d’un pèlerinage tous les 24 Août.
Plus tard la commune de Larcat a créé un « chemin des croix », toutes différentes, elles marquent le chemin entre le col Dolent et la Chapelle.

On peut être étonné par le comportement des villageois de Larcat en cette année 1854. Sans les excuser en aucune façon il faut rappeler le contexte : cette épidémie et sa virulence a été favorisée par l’extrême fragilité des paysans après la disette de 1853 et la maladie de la pomme de terre, nourriture principale en montagne. La maladie s’est déclenchée de façon foudroyante, on le sait par les écrits des préfets et surtout des curés qui n’arrivaient plus à assurer, dans les petits villages, les sépultures décentes aux morts.

 (1) Source d’information : Mairie de Larcat.  

===> Voir le Choléra de 1854 dans les Pyrénées Ariégeoises

Chemin de croix - chapelle Saint Barthélemy Larcat
Chemin de croix conduisant à la chapelle Saint-Nicolas de Larcat
Chemin de croix - chapelle Saint Barthélemy Larcat
Chemin de croix conduisant à la chapelle Saint-Nicolas de Larcat
Chapelle Saint Barthélemy Larcat - vue vallée ariege
Chapelle Saint-Nicolas de Larcat - Vue sur la vallée de l'Ariège

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